Une Accorderie dans le 19ème arrondissement

Système d’échange marchand mais non monétaire, les premières Accorderies ont émergé au Québec il y a 9 ans. Importé en France sous l’initiative de la Fondation Macif, la première Accorderie Française est créée dans le 19ème arrondissement parisien sous l’égide de la Régie de quartier du 19ème Nord.

 

Outil au service des habitants, système porteur de solidarité et de mixité entre les habitants d’un territoire,  une Accorderie est aussi une philosophie de l’action sociale. Son principe repose sur un principe d’égalité avec une seule et unique monnaie, le temps, où une heure de service reçu équivaut à une heure de service rendu, sans tenir compte du niveau de compétence échangé. C’est le principe de non réciprocité directe qui prévaut. A la différence des autres systèmes d’échanges locaux, le service reçu n’est pas nécessairement rendu à l’accordeur concerné.

L’Accorderie fonctionne dans un territoire de proximité. Son objectif vise notamment à redonner de l’estime de soi en s’appuyant sur le postulat que chacun à des compétences à faire valoir.

 

Dans une Accorderie, il existe trois niveaux d’échanges de services. Les échanges individuels ou un accordeur échange un service à un autre accordeur ou à un petit groupe d’accordeurs.  Les échanges collectifs sont le deuxième niveau d’échange : un groupe d’accordeurs produit un service qui s’adresse à d’autres accordeurs, et cela par l’intermédiaire de l’Accorderie. Les échanges associatifs sont le troisième et dernier niveau d’échange : ils correspondent au temps passé par des accordeurs à la gestion et au fonctionnement de l’Accorderie. Ce temps est comptabilisé au même titre qu’un échange individuel ou collectif.

 

Enfin l’Accorderie est un outil innovant, notamment en France : le bénévolat n’existe pas dans ce système, excepté pour les membres du comité de pilotage qui en assurent la gouvernance. Le/la Responsable de projet est l’unique salarié(e). Il/elle assure la stabilité du système, se charge de comptabiliser et d’actualiser les crédits et les débits en temps de chacun des accordeurs. De fait, il veille au bon fonctionnement de la « banque de temps ». Il/elle  entretient un contact régulier avec les accordeurs, se charge d’identifier et de valoriser leur savoir faire, et aussi d’ajuster les offres et les demandes. Enfin, il/elle participe à l’organisation des moments de convivialité, à la communication pour faire connaître ce système auprès des habitants du quartier et des acteurs de proximité. Plus largement, il/elle vise, par l’Accorderie,  à renforcer le lien social entre les habitants d’un quartier.

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